C'est sous la pluie et un ciel bouché que nous partons ce matin de Blanding en direction de Page. Il y a peu de route (300 km environ) et pour éviter les grands axes routiers, nous choisissons les petites routes (qui sont de la qualité d'une nationale chez nous). Ces petites routes réservent toujours des surprises... En l'occurence sur celle-ci, c'est le désert. D'abord parce que la végétation est limitée à une garrigue et quelques pins de petite taille poussant dans le sable, mais aussi car nous ne croisons personne : très peu de voiture et deux maisons sur une centaine de km. On pense à ces films qui relatent l'histoire de touristes disparus sur les routes américaines, après avoir croisés une déviation qui les mènent vers une famille de dégénérés (Massacre à la tronçonneuse, Détour Mortel, La colline a des yeux, 2000 maniacs...).
Mais notre aventure ne se passe pas comme ça : vers 11h, alors que nous roulons sur la 261 South en direction de Mexican Hat, des panneaux nous indiquent subitement un ralentissement dû à une forte descente, mais nous ne voyons rien venir à l'horizon. Tout d'un coup, la route goudronnée se transforme en une piste qui se rétrécit, tourne fortement et nous bascule sur le flanc d'une falaise. La route vertigineuse serpente et nous mène en bas du canyon nommé Valley of the Gods. Surprenant ! Nous décidons de nous arrêter sur le bord pour faire une photo du panorama. Mais sur le bord de la route sont déjà arrêtés deux véhicules et une dame, à l'extérieur qui nous fait signe : elle nous demande si nous savons comment ouvrir une voiture verrouillée automatiquement alors que les clefs sont sur le contact et le moteur en marche. On se gare, on fait tourner nos neurones dans tous les sens : la dame a laissé son portable à l'intérieur, deux jeunes femmes garées là elles aussi ont un téléphone mais pas de réseau. Ben voilà : la seule solution est de laisser le véhicule tourner dans le vide et fermé à clef, et emmener la dame à la prochaine ville ou maison pour appeler son assurance. En route ! On lui raconte notre aventure avec le couple au bras cassé dans le Yellowstone, elle nous répond que nous faisons bien notre travail de "Rangers remplaçants".
Rapidement, en bas du canyon, nous trouvons une maison, seule au milieu du désert, qui nous dépanne. Il s'agit d'un couple qui a transformé son ranch en Bed & Breakfast. La vue sur la "Valley of the Gods" est imprenable et la déco très "western" ! Pendant que la dame téléphone à son assurance, nous discutons avec le propriétaire, hippie reconverti en hôtelier. Il nous apprend que 3 jours plus tôt, il hébergeait Vincent Cassel, Cécile de France et l'équipe de tournage d'un film français dans la région. Nous discutons de la région, de musique, il nous fait visiter les lieux. Comme nous sommes bien un samedi, sur une route secondaire perdue à cheval sur 4 états, l'assurance annonce à la dame, un délai de plusieurs heures (entre 3 et 5 h) et un devis de 350 $ pour être dépannée ! Aïe ! Pas de doute, nous ne sommes pas, comme en France, dans un pays de services !
Comme nous ne pouvons rien faire de plus, nous la laissons là, dans ce gîte, au milieu de rien, dans un remake moderne dont le titre serait "Massacre à l'assurance".
A quelques km de là, le Guide du Routard nous conseille de faire un arrêt à Goosenecks : canyon de la San Juan river dont le tracé est particulièrement sinueux et la terre noire. Le vent est très fort, il fait froid, mais nous prenons quelques clichés entre deux éclaircies. Le lieu est d'une rare beauté, presque surréaliste, Olivier est sous le charme du lieu: il fait des photos.
Puis nous traversons la réserve Navajo et le fameux Monument Valley. Le temps n'est pas idéal pour faire des bonnes photos et l'idée de traverser ce lieu mythique en 4x4 ne nous enchante pas vraiment (location+guide navajo+entrée du parc trop onéreux). Nous préférons rester sur la route et garder du recul pour profiter de ce beau paysage. Nous poursuivons vers Page, petite ville au pied du lac Powell et du barrage de Glen Canyon.
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2 commentaires:
L'immensité des paysages, et les conditions climatiques extrèmes vous ont elles donné le goût de l'aventure, où étiez-vous dèjà, dans le fond de l'âme, des AVENTURIERS des ARCHES PERDUES.
Jamais deux sans trois, avant la fin, vous serz encore les ANGES GARDIENS de ces braves Américains.
En résumé "QUELLE AVENTURE", comme le dit GAMBLIN dans Les Enfants du Marais.
Le monde est petit, dommage pour l'équipe du film français qui n'a pas pu vous connaître.
Bonne continuation.
Bisou.
Émile et Simone.
Merci pour vos encouragements.
Je pense que ce voyage révèle effectivement nos véritables âmes... même si le milieu urbain semble les étouffer au quotidien, nous restons des grands curieux du bon travail Dame Nature !
Bisous.
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