En fait, on peut compter 3 jours et demi complets dans le parc. Pour changer et parce que nous avons passé plusieurs jours dans le même parc, voici un résumé de ce grand week-end au coeur du volcan.
Car le parc du Yellowstone c'est le site d'une très très grosse éruption qui, il y a 450 000 ans a tout ravagé sur son passage, et a même entrainé une modification du climat. Aujourd'hui, alors que les temps sont devenus meilleurs et le climat moins hostile, c'est la zone où la couche terrestre est la plus fine au monde (quelques dizaines de km) et la zone la plus sauvage des USA.
Jeudi 27 Septembre
13h - Avant d'entrer dans Yellowstone, nous traversons un autre parc, plus petit, mais très impressionnant : Grand Teton National Park. Les Grands Tétons, ce sont ces montagnes très abruptes et très hautes (la plus grande s'élève à plus de 4000 mètres) et qui surgissent littéralement d'une vaste plaine herbeuse. Le panorama est superbe.
15h30 - Un coyote traverse la route et se retourne pour nous regarder, Grand moment d'émotion ! Y'a pas de doute on est au pays des animaux !
16h - Nous entrons dans le parc tranquilou en se demandant ce que nous allons pouvoir voir jusqu'à l'heure du dîner. Déjà, commençons par nous arrêter au bord du canyon de la Snake River. Mais à peine garés à côté d'un 4x4, une dame nous appelle à l'aide : en descendant près de la rivière, son mari s'était cassé le bras, et seule, elle ne pouvait l'aider à remonter la corniche. Nous voilà téléportés dans un épisode de 911 ("Urgences" aux USA). Le couple, d'une soixantaine d'années se retrouve "sauvé" par des petits français qui ni une ni deux repèrent la prochaine clinique, à une quarantaine de kilomètres. Mais nous n'avons pas de téléphone portable qui capte et nous n'avons croisé aucun ranger sur le chemin. En plus, comme la dame est trop paniquée pour conduire, Olivier prend le volant (couvert de fourrure) du gros 4x4, tel un ambulancier limité à 70 km/h (limitation de vitesse du parc) et Isa suit avec la voiture de location.
Arrivés à la clinique, tout est fermé. Le monsieur sort de la voiture et se couche au sol en criant de douleur. Panique. Isa et Olivier craignent une crise cardiaque et s'agitent dans toutes les directions pour trouver quelqu'un capable d'ouvrir la clinique ou de donner des soins. Finalement, plusieurs sauveteurs et un ranger arrivent et soignent le pauvre blessé.
18h30 - Nous rentrons à l'hôtel soulagés et un peu plus tard que prévu : nous qui ne savions pas quoi faire de l'après midi... on s'est retrouvés à traverser la moitié du parc en urgence !
Vendredi 28 Septembre : journée geysers (centre-ouest du parc).
7h45 - Il a fait froid cette nuit : la voiture est toute givrée, mais le temps est clair.
8h30 - Nous arrivons juste à temps pour la première éruption du Old Faithful, l'un des geysers les plus hauts du monde mais aussi l'un des plus prévisible (environ toutes les 90 minutes). Le site est chaotique : la terre est ultra-perforée par les mini-geysers, les gros, les sources chaudes, les fumerolles. Pour éviter les accidents et pour préserver le sol des milliers de touristes, nous devons suivre un ponton en bois qui serpente sur plusieurs centaines de mètres autour des geysers, de l'eau qui bouillonne, des acides qui attaquent la roche et des effluves de soufre et autres gaz toxiques (dont le monoxyde de carbone). Et il y en a partout sur des dizaines de km ! Mais chacun est différent et vaut le détour. Certains geysers ne se réveillent que tous les 10 ans, d'autres crachent toutes les 10 heures et par chance, nous tombons sur le bon moment (c'est le cas pour celui qui est en photo plus haut). Les sources chaudes sont des trous où l'eau qui sort à 60°C pour la plupart (à 100°C pour d'autres) est d'une limpidité troublante (hé oui, c'est possible !). Ces surfaces turquoises sont des ouvertures sur les entrailles de la terre... des piscines fatales à quiconque plonge dedans. Sans parler des bruits de bouillon, de plop-plop et de pchhhiiiiit, gargouillis nauséabons et terres hostiles. Autour, des étendues de prairies et de forêts plus ou moins calcinées : l'incendie dévastateur de 1988 a laissé des traces profondes, mais la nature reprend ses droits. Les troupeaux de bisons et de wapiti (photo) s'approchent dangereusement des zones piétonnes (l'herbe y est plus verte sûrement). Cela nous permet de voir de très près ces animaux qui ont parfois mauvais caractère ! Nous les croisons aussi en voiture, dans les vastes prairies ou près des sources chaudes (presque comme à Sigean !).
Samedi 29 Septembre : visite du nord du parc.
9h - Après un bon petit déj' américain (comme à Salt Lake City), nous traversons les plateaux sculptés de Mammoth Hot Springs : l'eau qui en sort est à 100°C et se transforme en acide au contact de l'air et attaque la roche. Ce qui donne de superbes terrasses de travertin multicolore : les couleurs sont issues des bactéries fixées sur la roche (mmm, charmant n'est-ce pas?).
13h - L'étape suivante, c'est l'arbre pétrifié : avalé par une coulée de lave il y a 50 000 ans, ce tronc s'est retrouvé figé au milieu de la colline.
14h - Balades autour du grand canyon de la Yellowstone river : comme son nom l'indique, les parois rocheuses sont jaunes. Le dénivelé est là aussi très impressionnant (même si c'est incomparable avec le Grand Canyon bien sûr) et les cascades de la rivière sont vertigineuses (plus hautes que les chutes du Niagara). Mais le temps se couvre et le vent est très très froid.
17h - Sur le chemin du retour, nous rencontrons la neige... comme l'avait prévu la météo.
Dimanche 30 Septembre : journée rando
Levés très tôt avec un bon petit déj' américain dans le ventre, nous partons sur les chemins givrés du Mont Washburn. C'est un petit 3000 qui n'est pas bien difficile à gravir en été, mais qui devient une vraie expédition à -5°C, avec des ours qui ont décidé de s'établir dans le coin (c'est notre cas). On est habillés comme des alpinistes au Népal, et on se force à parler pour pas rencontrer un grizzly (c'est ce que nous a conseillé le ranger). La carte nous signale 4h de rando, mais avec le blizzard et la peur du nounours, c'est fou ce qu'on monte vite ! Nous ne croisons qu'une seule personne en montant, un gars de l'Arkansas qui nous apprend que depuis le sommet, nous avons une vue sur la plus large zone vierge des Etats-Unis. En effet, du sommet, nous avons une vue sur tout : le lac, le canyon, les Rocheuses, la forêt. Il y a une station de surveillance des incendies et météo. Une partie du petit bâtiment est ouverte au public : ce qui nous permet de boire et grignoter à l'abri du vent glacial, avec vue imprenable sur tout le parc. Par contre, pas d'ours, pas de grizzly ni rien d'ailleurs : trop froid. Nous inscrivons notre nom sur le registre des randonneurs puis redescendons. Sur le retour nous croisons plusieurs personnes qui nous demandent si nous avons vu des ours "ben non, par contre le point de vue est magnifique" : ça ne les intéresse pas plus que ça le point de vue en fait : les gens viennent surtout voir les ours ! Nous aussi d'ailleurs, surtout que dans quelques heures on quitte le parc !
14h - Encore quelques geysers et sources d'eau chaude aux vapeurs fortement sulfureuses, mais on ne s'en lasse pas, c'est fascinant malgré l'odeur d'oeufs pourris !
16h - A quelques km de la sortie du Yellowstone, alors que tous nos espoirs s'étaient évanouis, sur le bord de la route, un atroupement de personnes avec des jumelles et des appareils photo nous forcent à nous arrêter : mais qu'est ce qu'ils regardent? Des grizzly !!!!! 4 en plus! Superbes : la maman avec les petits (déjà gros) qui se prélassent au soleil, dans l'herbe en bas de la vallée. On les voit très bien avec les jumelles (merci Joël !).
Sur ces dernières aventures, nous sortons du parc éblouis par les dizaines de richesses qu'il contient.
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